maintenant. Mais nous ne sommes pas encore
parvenus à cette époque, et nous croyons que le
philosophe à idées larges et éclairées peut, à
l’heure présente, classer les amours anormales
comme étant souvent moins dangereuses, moins
fertiles en conséquences désastreuses que les
amours normales entre hommes et femmes.
À côté du moraliste qui blâme le saphisme par un sentiment sincère et des plus respectables, il y a l’hypocrite qui, au fond, serait enchanté de participer à ces fêtes de la chair ou, tout au moins, de goûter d’âcres joies à les contempler, mais que son décorum retient et qui croit devoir stigmatiser violemment ce vice.
Il y a aussi l’homme sincèrement révolté dans sa chair, dans son orgueil, que la femme le dédaigne et l’écarte pour goûter, seule ou auprès de ses pareilles, les joies qu’il croit détenir uniquement.
Ceux qui se montrent indifférents sont parfois des impuissants et, souvent, des blasés, pour qui morale et vanité ne sont plus que des mots creux, incapables de faire vibrer quoi que ce soit, en leur scepticisme.
Les indulgents sont ceux qui s’accommodent, pour leurs passions, de l’amour saphique, y participent et en tirent des sensations neuves et aiguisées.