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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/226

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L’AMOUR SAPHIQUE


chapitre suivant ; celle d’une sentimentalité aiguë où les caresses sont accompagnées d’un délire de tendresse et de l’éclosion d’une foule de sentiments exaltés, plus ou moins sincères.

Il est un fait que l’on ne saurait nier ; chez la femme comme chez l’homme, le besoin de l’amour physique est d’autant plus impérieux que le corps se fatigue moins en des exercices matériels ; le besoin de l’amour sentimental est d’autant plus despotique que l’imagination est plus vide et plus inoccupée.

Les sports accomplis avec intelligence et sans excès éteignent les désirs chez les deux sexes ; les occupations intellectuelles suppriment les hantises sentimentales.

Dans les couvents, l’exercice physique est presque nul ; l’activité cérébrale ne reçoit aucun élément pour l’entretenir et la satisfaire. De plus, la religiosité pousse les jeunes filles dans une voie d’exaltation qui ne saurait se satisfaire — à moins qu’elle n’aille jusqu’à l’hystérie religieuse — dans le domaine religieux. Toute cette excitation trouve un dérivatif dans les amitiés passionnées qui, parfois, vont jusqu’aux relations physiques.

Selon les tempéraments, ces amours peuvent être très sérieuses, très profondes et touchantes, ou superficielles, puériles, factices.