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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/225

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LES LESBIENNES SENTIMENTALES


pensionnaires, mais entre celles-ci et les religieuses.

Ce serait tomber dans l’exagération que de prétendre que toutes sont des lesbiennes ; mais il ne faut point non plus fermer les yeux et déclarer que le vice saphique ne fleurit pas dans ces temples de chasteté mis sous l’invocation de la Sainte-Vierge.

Ce que l’on remarque le plus souvent, c’est l’onanisme, une tendresse sentimentale passablement factice et d’autant plus exhubérante entre les fillettes — tendresse qui se contente ordinairement de baisers sur la figure, dans le cou, de pressions de mains, de paroles et de billets enflammés, d’adorations passionnées pour telle religieuse jeune et jolie ; et, enfin, quelques cas de véritable amour saphique. En général, lorsque celui-ci est pratiqué entre pensionnaires, l’une d’elle, l’initiatrice, a été initiée, à son heure, par quelque servante ou une religieuse, et son esprit s’est exalté en lisant des livres pornographiques. Le saphisme, il faut se le dire, n’est pas spontané, au contraire de l’onanisme qui est un vice naturel et, pour ainsi dire, machinal.

Ce qui est le plus fréquent, c’est le saphisme entre maîtresse et élèves. Il prend deux formes : celle, violente, exaspérée, bestiale, qui va jusqu’au sadisme et que nous étudierons dans le