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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/244

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L’AMOUR SAPHIQUE


violée ni assassinée par des hommes que la lubricité transformait en véritables aliénés et qui, suivant leur tempérament, finissaient par tomber dans une crise de nerfs, ou s’évanouir, ou s’effondrer dans une prostration cérébrale et physique totale. Un jour, l’une de ses victimes, un jeune homme dont le cœur n’était pas tout à fait dans un état normal, eut une syncope dont il ne sortit que par miracle. Un autre saisi d’un accès de délire tenta de se jeter par la fenêtre.

Le spectacle du désir masculin poussé à son paroxysme, toujours déçu, et les souffrances de cette déception étaient la seule intense joie sensuelle que cette étrange femme pût goûter auprès des hommes. Le coït lui causait une horreur insurmontable, et même les caresses saphiques données par des lèvres et des mains mâles ne lui faisaient ressentir qu’un plaisir médiocre et superficiel.

La flagellation d’autrui a ses adeptes frénétiques parmi les femmes, particulièrement les Anglaises.

Les mœurs de certaine dame de la cour de la reine Victoria étaient si bien connues que les femmes de chambre entrant chez elle se munissaient d’une forte provision de cérat, en prévision des contusions et des blessures dont leurs reins et leurs fesses ne manqueraient pas d’être couverts.