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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/243

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LE SAPHISME SADIQUE


cris plaintifs de l’animal aiguisaient merveilleusement sa joie sensuelle.

Nous avons été à même d’approcher d’une femme dont nous devons citer ici la singulière névrose, car, bien que son sadisme particulier s’assouvît exclusivement sur des hommes, c’était une saphiste invétérée, et c’était en réalité par un contre-coup de ses goûts lesbiens qu’il lui plaisait de torturer des hommes.

Il n’y avait de sa part nulle brutalité, nuls sévices physiques et pourtant, plusieurs fois, elle faillit tuer ses victimes.

Fort belle, très séduisante, d’une lascivité qui éclatait en tout elle, elle conquérait qui elle voulait. Aux hommes qu’elle choisissait, elle donnait l’impression d’une créature très sensuelle, et ils n’avaient pas le moindre doute sur l’intensité de volupté qu’ils savoureraient entre ses bras.

Or, dans le tête-à-tête, après avoir excité les sens de son compagnon jusqu’au délire, elle se refusait obstinément au coït. Et cela avec de tels raffinements, de telles habiletés, avec une science si surprenante pour éteindre et rallumer le désir que l’homme éperdu, affolé, devenu un véritable mannequin entre ses mains, souffrait un indicible martyre.

Durant deux, trois ou quatre heures de suite, elle accomplissait ce tour de force de n’être ni

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