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LA SENSUALITÉ CHEZ LES ALIÉNÉES


sur cette terrasse, grimpait sur le parapet, et, relevant ses jupes, montrait ses cuisses nues et son sexe aux passants avec mille contorsions plus simiesques que féminines.

Mlle Henriette H… fut immédiatement internée et devint folle furieuse, d’un érotisme répugnant et sinistre.

Même histoire arriva pour la fille d’un usinier qui, en l’absence du surveillant, pénétrait dans l’atelier et montrait son sexe aux ouvriers.

Pour celle-ci, sa mère désolée s’obstina à ne point la faire enfermer et, à force de soins intelligents, parvint à calmer momentanément la pauvre enfant.

C’était, en somme, rendre un mauvais service à la société, car la démence passagère de la jeune fille n’ayant pas été divulguée, elle trouva à se marier et désola un brave homme par ses excentricités et ses fugues de déséquilibrée et de morphinomane.

Ce qui est à remarquer, c’est que, presque toujours, les exhibitionnistes se contentent de leur geste et ne souhaitent ni le coït, ni le baiser saphique. Pourtant, il peut y avoir des exceptions.

On peut, en somme, dire qu’il y a une teinte d’exhibitionnisme dans la joie trouble et véritablement sensuelle qu’éprouvent tant de femmes