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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/263

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L’AMOUR LESBIEN À TRAVERS LE MONDE

Dans les classes populaires, la femme virile qui volontiers possède une compagne est regardée avec une certaine admiration ; au contraire, celle qui s’abandonne à ses désirs est traitée avec mépris et, pour un homme, il est peu flatteur de devenir l’amant d’une fille qui se laisse aimer par des femmes. Beaucoup de danseuses publiques sont de hardies don Juan femelles, et leur titre fouette le désir des hommes qui sont flattés de les soumettre à leur tour à la passion naturelle.

En Angleterre, le saphisme est très répandu ; il accompagne ordinairement ses joies de la flagellation et de l’alcoolisme. Deux amies se réunissant commencent par s’assurer de la bouteille qui leur permettra de se confectionner des grogs nombreux et de haut goût.

Comme pour tout ce qui touche à ses vices l’hypocrite Albion ne livre pas volontiers aux étrangers le secret de ses mœurs, néanmoins, lorsqu’on a habité pendant quelque temps l’Angleterre, l’on se convainc aisément que l’amour lesbien, pratiqué avec le dernier des cynismes et parfois avec une grossièreté et une brutalité répugnantes, existe dans toutes les classes de la société, aussi bien dans la haute que dans la moyenne ou les classes inférieures. Dans leur chambrette de maids, Dolly et Polly s’étreignent

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