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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/273

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LE SAPHISME ET L’AMOUR NATUREL


cinations, des aberrations du goût, l’obsession maladive de certaines pensées, de certains mots. Encore quelques mois et elle glisserait rapidement dans la lamentable troupe des détraquées.

Tout dépendait du mari.

Le docteur ordonna un traitement insignifiant à la jeune femme, ne lui révéla rien de ce qu’il avait conclu de son examen moral et matériel ; puis il demanda que M. D… vînt causer avec lui.

Il était décidé à agir suivant la nature d’homme qu’il verrait devant lui.

Le mari dans son cabinet, la conversation engagée, le docteur, qui était un fin psychologue, vit immédiatement à qui il avait affaire.

M. D… était un garçon loyal, peut-être supérieur dans sa profession d’ingénieur industriel, mais il ne possédait aucune culture intellectuelle raffinée, il était incapable de largeur d’idées et profondément ancré dans un cercle étroit de principes de morale banale et de lieux communs universels.

Si on lui révélait l’être bizarre qu’était sa femme, il tomberait des nues, s’esclafferait, traiterait le docteur de loufoque et n’admettrait point que sa femme, une belle femme, pourvue de seins opulents et de hanches larges, eût pourtant