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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/278

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L’AMOUR SAPHIQUE

Mme N… était jolie, suffisamment ardente, elle aimait son mari et n’éprouvait aucune répugnance pour l’étreinte, bien que celle-ci ne lui apportât pas de grandes joies. Ceci ne dépendait pas d’elle mais de son mari, qui l’avait épousée uniquement pour sa dot et préférait aller exercer chez une maîtresse son habile doigté de l’amour. Mme N… apprit la vérité, souffrit, puis se consola avec une amie, qui se trouva à point pour la convaincre avec une éloquence intéressée que tous les hommes ne valaient pas mieux que cet époux, qu’il était dérisoire de se compromettre pour eux et que l’on pouvait goûter sans danger, sans risques d’aucune sorte, un plaisir infiniment doux en compagnie d’une femme.

Mme… O avait épousé, ayant la dot réglementaire, un officier sans fortune. Celui-ci lui fit trois enfants de suite ; elle manqua mourir et subit toutes les conséquences pénibles pour une femme d’être mère sans posséder l’argent nécessaire pour que les enfants et soi-même aient les gâteries qu’il leur faut.

Elle s’éloigna de ce mari-gigogne et, comme elle avait des sens, elle les contenta avec une saphiste, de qui elle n’avait point à craindre de progéniture supplémentaire.

Mme S… se trouvait, à vingt-six ans, l’épouse d’un homme prématurément vieux, malade et