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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/280

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L’AMOUR SAPHIQUE


Mme T… d’amours masculines qui pouvaient lui amener le scandale et le déshonneur.

Une autre jeune femme à peu près dans le même cas que Mme T… reconnaissait volontiers qu’elle acceptait avec un plaisir plus vif, plus reconnaissant les démonstrations un peu rares de l’amour conjugal depuis qu’elle s’adonnait au saphisme.



Pour les adoratrices du coït factice, la question est des plus complexes. Souvent, il est vrai, la femme resterait fidèle à son mari si celui-ci consentait à varier et pimenter leur liaison par des raffinements qui lui sont indispensables ; mais il arrive aussi que cette sorte de femme n’aime pas l’homme, s’irrite de ses façons, ne conçoive aucune sensualité dans ses bras.

Ce qu’il lui faut, ce qui contente ses sens, c’est l’accomplissement par une amie à laquelle elle se révèle sans gêne, d’imaginations parfois morbides, quelquefois saugrenues, toujours singulières.

Il y a entre les femmes une camaraderie naturelle, une tolérance de leurs fantaisies, une compréhension tacite de leurs goûts qui, si elles enlèvent du mystère et du piquant aux amours