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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/286

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L’AMOUR SAPHIQUE


homme à une femme peuvent-elles lui causer des joies égales ou supérieures à celles qu’une femme lui apporte en pareille occurrence ? »

Au premier abord il semble que la réponse doive être affirmative.

En effet, si la femme, pour donner à sa compagne l’illusion de la possession mâle, est obligée de recourir à des subterfuges plus ou moins susceptibles de provoquer l’illusion, l’homme, pour donner, en plus des joies naturelles, celles de l’amour lesbien, est armé de tout ce qu’il faut : comme l’amante, il possède des lèvres et des doigts.

Ce serait pourtant une grossière erreur de croire que la jouissance saphique peut être indifféremment donnée par un homme ou par une femme.

Si la femme mâle est inapte à procurer à sa compagne exactement les ivresses que celle-ci éprouverait dans les bras d’un homme ; celui-ci est impuissant à apporter en la femme l’émotion spéciale que lui fera éprouver une autre femme.

Lors de la caresse saphique donnée par un homme normal, la femme n’est jamais complètement à son aise ; d’abord, par suite des sentiments complexes analysés précédemment qui font que la femme ne se sent jamais en parfait abandon près de l’homme ; puis, tout lui rap-