Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
16
L’AMOUR SAPHIQUE

Y eut-il plus d’amours lesbiennes au dix-huitième siècle que dans les âges antérieurs ?… On serait tenté de le croire devant la multiplicité des aventures scandaleuses qui éclatent de toutes parts à cette époque.

En réalité, ce fut probablement égal à ce qui se passait précédemment et à ce qui se passe aujourd’hui, seulement les documents sont foison et fourmillent, surgissant de toutes provenances.

De plus, l’on n’est point arrêté pour citer tel ou tel nom, alors que la chronique contemporaine doit se taire, même lorsqu’elle est le mieux renseignée.

Au dix-huitième siècle, on parlait de tout avec hardiesse. La princesse palatine, belle-sœur du roi Louis XIV, racontait sans détour dans ses lettres aussi bien les amours de son époux Monsieur avec ses jeunes officiers, que les liaisons entre elles de telles ou telles dames de la cour.

C’est elle qui nous apprend qu’au su de tout le monde, à la cour, la seconde dauphine « couchait avec cette vieille guenippe de Mme de Maintenon », la complaisante maîtresse du vieux roi.

L’une des filles du Régent, Mlle d’Orléans qui devint abbesse de Chelles, est connue par ses folies et son amour effréné pour son sexe.

Les orgies de l’abbaye de Chelles firent scan-