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L’AMOUR SAPHIQUE


fait parler une jeune adepte qu’il nomme Mlle Sapho, et qui donne les plus minutieux détails sur les règlements, les engagements, les rites, l’initiation et le genre des orgies qui avaient lieu quotidiennement entre ces femmes folles du plaisir saphique.

Mlle Sapho explique :

« Les anandrynes sont vulgairement appelées des tribades. Une tribade est une jeune pucelle qui, n’ayant eu aucun commerce avec l’homme et convaincue de l’excellence de son propre sexe, trouve dans lui la vraie volupté, la volupté pure, s’y voue tout entière et renonce à l’autre sexe aussi perfide que séduisant. C’est encore une femme de tout âge qui, ayant rempli le vœu de la nature et contribué à la propagation du genre humain, revient de son erreur, déteste, abjure des plaisirs grossiers et se livre à former des élèves à la chaste déesse Vesta. »

Avec une éloquente abondance, Mlle Sapho vante les plaisirs lesbiens, au détriment de l’amour naturel.

« Par la malheureuse condition de l’espèce humaine, dit-elle, nos plaisirs sont pour l’ordinaire passagers et trompeurs. On les poursuit, on les obtient avec peine, et ils entraînent le plus souvent après eux des suites funestes. À ces caractères on reconnaît principalement