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L’AMOUR SAPHIQUE


y répandit des essences à grands flots, puis on me fit la toilette ordinaire à toutes les femmes, on me coiffa avec un chignon très lâche, des boucles ondoyantes sur mes épaules et sur mon sein, quelques fleurs dans mes cheveux. Ensuite on me passa une chemise faite dans la coutume des tribades, c’est-à-dire ouverte par devant et par derrière depuis la ceinture jusqu’en bas, mais se croisant et s’arrêtant avec des cordons. On me ceignit la gorge d’un corset souple et léger ; mon jupon et la jupe de ma robe, pratiqués comme la chemise, prêtaient la même facilité. On termina par m’ajuster une polonaise d’un petit satin couleur de rose dans laquelle j’étais faite à peindre. Au surplus, quoique légèrement vêtue et au mois de mars où il faisait encore froid, je n’en éprouvais aucun et je croyais être au printemps. Je nageais dans un air doux, continuellement entretenu tel par des tuyaux de chaleur qui régnaient tout le long des appartements. »

Le salon où avaient lieu les initiations occupait le centre du pavillon ; il était de forme ovale, éclairé seulement par en haut. On y voyait une statue de Vesta et le buste de Sappho ainsi que ceux de toutes ses amantes.

Au centre s’élevait un lit en forme de corbeille, et tout autour de la pièce s’étendaient des divans turcs garnis de coussins.