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LES SOCIÉTÉS SAPHISTES AU XVIIIe SIÈCLE

« Sur le lit reposent la présidente et son élève, placées en regard l’une de l’autre, les jambes entrelacées ; de même sont couchées autour de la salle, dans la même position, toutes les tribades par couples composés de la mère et de la novice, ou en termes mystiques de l’incube et de la succube.

« Toutes les mères sont vêtues de leur costume de cérémonie, lévite couleur de feu et ceinture bleue ; les novices en lévite blanche et ceinture rose, tous les jupons et chemises fendus et ouverts.

« Au signal donné, une des tribades gardiennes introduit la postulante et sa mère.

« Sur un réchaud brûle le feu sacré qui répand une flamme vive et odorante.

« Arrivée aux pieds de la présidente, la mère dit : « Belle présidente, et vous chères compagnes, voici une postulante. Elle me paraît avoir les qualités requises. Elle n’a jamais connu d’homme, elle est merveilleusement bien conformée, et dans les essais que j’en ai faits je l’ai reconnue pleine de ferveur et de zèle ; je demande qu’elle soit admise parmi nous. »

« Après ces mots, la mère et la fille se retirent pour laisser délibérer.

« Au bout de quelques minutes, l’une des deux gardiennes vient leur apporter le résultat du vote.

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