Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
L’AMOUR SAPHIQUE

Les premières sont des voluptueuses qui s’inquiètent peu de l’âme de leur compagne, s’énivrent de plaisir ; elles parviennent parfois aux pires exacerbations des sens, aux exaspérations passionnelles les plus terribles, les plus effrayantes. Elles peuvent en arriver au sadisme et à la folie érotique. Elles sont toutes plus ou moins entachées de névrose de cause héréditaire ou acquise.

Les secondes, qu’exalte surtout leur imagination, lorsque leur passion dépasse les limites imposées par la raison, finissent quelquefois dans l’hystérie religieuse, la manie de la persécution, la folie mélancolique.

Bien entendu, nous ne parlons là que des complètes déséquilibrées, de celles chez qui leur passion prend une place disproportionnée dans leur pensée, leur cervelet et leur vie.

Les modérées, qu’elles soient sentimentales ou voluptueuses, mènent parfaitement de front de vives satisfactions sensuelles dues au commerce lesbien, ou des rêves saphiques sentimentaux fort doux avec une existence tout autre.

Il y a des lesbiennes invétérées qui ne s’en montrent pas moins bonnes épouses, bonnes mères et dont la réputation demeure éternellement inattaquée.

Ce fait se rencontre infiniment plus souvent