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LES LESBIENNES SENSUELLES


et leurs fils. Elles les garderaient non seulement des périls du dehors, mais de ceux du dedans ; elles sauraient les préserver des passions précoces et anormales par une hygiène morale et physique bien entendue.

Indubitablement, l’onanisme est la pratique qui, le plus souvent, conduit la femme vers le saphisme.

On le comprend aisément ; l’onaniste féminine, c’est-à-dire la femme qui pratique le plaisir solitaire par voie d’attouchements manuels, sera particulièrement prédisposée à chercher ou à accueillir une compagne pour des jeux destinés à faire passer le délicieux frisson dans les nerfs.

L’onaniste a éprouvé toutes les joies énervantes de l’amour ; elle connaît le pouvoir des contacts ; elle aspire souvent à des caresses qu’elle est impuissante à se donner elle-même.

Dès qu’elle sait qu’elle se trouve près d’une compagne des mêmes plaisirs, elle se sent en communion : les confidences sont faciles entre femmes, et elles ne comportent aucun risque, car les unes et les autres ont un égal intérêt à se montrer discrètes.

Or, il est bien rare que les plaisirs solitaires contentent parfaitement celle qui s’y livre. Certaines femmes très orgueilleuses, ne voulant confier à personne leur faiblesse, d’autres pour-