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L’AMOUR SAPHIQUE


car les plaisirs solitaires ne la contentaient pas, il lui fallait la sensation qu’une main étrangère la caressait, et de plus, ce qu’elle préférait, c’était le titillement lingual.

Enfin, après de longues réflexions, elle trouva le joint, qui, malheureusement, la transforma en la pire criminelle imaginable.

Sans enfants, possédant une large aisance, dans une honorable situation, elle obtint de l’Assistance publique qu’on lui livrât une fillette d’une dizaine d’années, avec promesse de l’adopter à sa majorité.

Cette enfant, qu’elle avait exprès choisie chétive, d’esprit plutôt borné, devait devenir son souffre-douleurs et son porte-voluptés.

À peine la petite fut-elle entrée chez elle que la veuve, sous le prétexte de se faire aider dans sa toilette intime, força cette malheureuse enfant à des pratiques qui n’ont rien de désagréable pour ceux auxquels l’excitation sensuelle les fait imaginer, mais qui deviennent un abominable devoir pour l’être sans passions que l’on contraint à des actes qu’il ne comprend point et dont il ne voit que l’obscénité répugnante.

À force de menaces, Mme B… obtint le silence de sa fille adoptive et, des années durant, celle-ci servit à la contenter, véritable martyr des passions inextinguibles de la veuve.