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L’AMOUR SAPHIQUE


deux affirmations sont fausses ; elle l’est en réalité d’une autre façon. »

M. le docteur Forel se montre, à notre avis, trop affirmatif et trop succinct dans son appréciation, s’en tenant trop à l’apparence des choses.

La vérité qui nous apparaît à nous, c’est que la femme a, naturellement, exactement les mêmes appétits que l’homme ; seulement toute son éducation, toute l’existence sociale la force à comprimer, à voiler ses instincts et parvient souvent à dévier ceux-ci ou même à les atrophier.

« Au point de vue de l’appétit sexuel pur, reprend le docteur Forel, les extrêmes sont beaucoup plus fréquents et considérables chez la femme que chez l’homme. »

Ceci tient aux mœurs. Il est permis à l’homme de montrer ses désirs, de lâcher la bride à ses passions et de les contenter dans une large mesure. Au contraire, l’opinion veut la femme rigoureusement chaste ; cela sépare donc la gent féminine en deux classes bien tranchées et en effet placées aux deux extrémités : celle qui est d’une irréprochable chasteté, réelle ou feinte ; celle dont les partisantes ont déposé toute dissimulation et avouent les passions qui les travaillent. Si la vie sociale de la femme était