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LA SENSUALITÉ CHEZ LA FEMME


pareille à celle de l’homme, l’on verrait parmi elles toutes les nuances existant parmi les hommes, et le contraste des « vertueuses » et des « vicieuses », qui n’est d’ailleurs qu’apparent, serait moins prononcé.

« Chez la femme, dit notre auteur, l’appétit sexuel se développe bien moins constamment d’une façon spontanée que chez lui, et, lorsqu’il le fait, c’est en général plus tard. Les sensations voluptueuses ne sont éveillées le plus souvent que par le coït. »

Cette série d’affirmations fourmille d’erreurs. En réalité, le docteur ignore ce qui se passe chez la femme, la jeune fille, l’enfant, parce qu’elle tient profondément secrète son histoire intime. Sachant que l’on sera indulgent pour lui, l’homme la livre beaucoup plus volontiers. La femme tait scrupuleusement ce qui ne lui serait jamais pardonné et ce dont elle a d’autant plus de honte que cela lui est plus défendu par l’opinion et les mœurs.

C’est, nous l’avons dit, dans les confidences de femme à femme ; c’est aussi dans les confessions aux prêtres et les aveux arrachés par les médecins qu’il faut rechercher l’histoire du mystère sexuel féminin. Si le docteur Forel avait pénétré dans ces arcanes obstinément closes pour les profanes, il serait convaincu que, chez