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L’ILLUSION DE L’AMOUR NATUREL


l’engin de la comtesse pouvait se fixer au ventre par des bandelettes, ou simplement être manié à la main.

Le bon gentilhomme Brantôme conte à ce propos plusieurs anecdotes fort épicées, mais que nous citerons, car ce sont des documents intéressants pour l’ouvrage que nous avons entrepris.

« Les amours féminines, dit-il, se traitent en deux façons, les unes par fricarelle et les autres à l’ayde d’instruments qu’on a voulu appeler godemichets.

« J’ay ouy conter qu’un grand prince, se doutant deux dames de sa cour qui s’en aydoient, leur fit faire le guet si bien qu’il les surprit, tellement que l’une se trouva saisie et accommodée d’un gros entre les jambes, gentiment attaché avec de petites bandelettes à l’entour du corps, qu’il semblait un membre naturel. Elle en fut si surprise qu’elle n’eut loisir de l’ôter ; tellement que ce prince la contraignit à lui montrer comment elles deux se le faisaient. »

« Deux autres dames de la cour qui s’entr’aimaient si fort et étaient si chaudes à leur métier, qu’en quelque endroit qu’elles fussent ne s’en pouvaient garder ni abstenir que pour le moins ne fissent quelques signes d’amourette ou de baiser, qui donnaient à penser beaucoup aux