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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/97

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LA PSYCHOLOGIE DE L’AMOUR LESBIEN

La femme qui, dans le coït vulgaire, c’est-à-dire l’acte copulateur brut, non accompagné de caresses et d’attouchements, reste froide, pourrait connaître l’orgasme vénérien si on éveillait ses sens par les moyens susceptibles de les toucher.

La preuve de ce fait a été faite cent fois. Telle femme qui est de marbre dans les bras d’un époux, vibre délicieusement dans ceux d’un amant.

Telle autre qui a l’accouplement en horreur, qui n’y ressent aucune sensation voluptueuse, est une lesbienne ardente.

En réalité, l’anesthésie sensuelle absolue de la femme n’existe que lorsque celle-ci est malade, gravement atteinte organiquement.

Et ce serait une erreur de croire qu’un malaise des organes sexuels provoque l’anesthésie de ceux-ci. Les femmes atteintes de métrite, de chlorose, même de maladies vénériennes, sont, au contraire, d’une remarquable excitabilité sexuelle.

Ce qui, chez la femme aussi bien que chez l’homme, détruit la faculté de volupté, c’est l’anémie extrême et les affections nerveuses de la moelle et de certaines parties du cerveau — pas de toutes, car divers aliénés conservent les facultés passionnelles.