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L’ATELIER D’UN PEINTRE

Ondine lut.


« Vous savez, Eugénie, qu’en automne, je suis comme un papillon dans sa chrysalide ; et vous voulez que je me transporte dans votre immense vallée de Saint-Remi. Votre mari, que j’estime, et qui est modeste comme le talent, sera, dites-vous, bien aise de m’avoir pour juge de ses plans et de ses travaux : à la bonne heure ! j’étends mes ailes fatiguées, et j’emmène avec moi votre sœur Ondine, qui ne m’en aimera pas plus pour cela. Mais je me soucie fort peu de son amitié, si je parviens à faire sortir l’étincelle que je soupçonne renfermée chez cette pauvre petite orpheline. Il serait assez plaisant que son oncle, qui n’a rien fait jaillir de sa palette, que des portraits mal payés, parvînt à faire de sa nièce une artiste un peu célèbre, de cette nièce qu’il gronde