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La Corée et le Japon



Les premiers rapports directs Coréo-Japonais remontent au vie siècle, quand les pirates Japonais essayèrent de piller la côte ouest de la Corée, qui était alors divisée en trois royaumes, Kokuryu, Synla et Paiktché. Les pirates Japonais furent repoussés par les Coréens et depuis, l’histoire des relations Coréo-Japonaises fait corps avec celles des agressions incessantes des pirates comme il advint entre la Chine et le Japon, jusqu’au xvie siècle quand Hideyoshi, le général Japonais, envahit la Corée dans l’intention de la conquérir et, au besoin, la Chine.

L’ORIGINE DE LA CIVILISATION DU JAPON. — Pendant ce temps, les pacifiques Coréens pensèrent que ce serait préférable de conquérir les « Barbares de l’Est » par l’éducation et non par la force. Dans la première moitié du vie siècle, un grand savant Coréen Wangyin (en Japonais Wany) apporta aux Japonais les « Analectes Confuciennes » et les « Mille Lettres » tandis qu’un prêtre bouddhiste, Hyeryang, était envoyé au Japon pour prêcher la doctrine bouddhiste. Tous les deux passèrent leur vie au Japon pour la culture du peuple Japonais et furent les initiateurs de la vie cultivée du peuple Japonais.

REPRISE DE L’AMBITION DE HIDEYOSHI. — Hideyoshi reprit ses projets ambitieux sous la forme d’impérialisme moderne, avec les enseignements de Yoshida Shoin les maîtres très respectés du Genro ou d’« anciens hommes d’État » tels que les princes Ito et Yamagata, le Marquis Inouye, etc.

À la fin du dernier siècle, le « Programme Yoshida » dont tous les détails figurent sous le titre de « Continent Japonais », dans ce pamphlet, commença à être mis à exécution, et la Corée devint sa première victime.

Le Japon se mit à flatter le parti progressif qui avait pour but des réformes politiques et économiques. Il intervint d’abord dans la politique intérieure de la Corée et, en conséquence, en 1885, des démonstrations anti-Japonaises éclatèrent à Séoul. Les Japonais demandèrent satisfaction à la Chine, car dans les émeutes de Séoul, les troupes Chinoises furent présumées avoir pris part. Le résultat de ces négociations fut la Convention de Tientsin, en 1885, aux termes de laquelle le Japon et la Chine s’accordèrent à retirer leurs troupes respectives de Corée et à ne pas en envoyer sans que l’une des deux puissances en ait eu préalablement avisé l’autre. Plus tard quand il y eut un soulèvement contre le Gouvernement corrompu de Corée, ce gouvernement requit l’assistance du gouvernement Chinois pour réprimer la rébellion. Et lorsqu’elle fut étouffée, aucune des deux puissances ne voulut retirer ses troupes.

La Chine ayant refusé de se mêler de la politique intérieure de la Corée, le Japon lui a déclaré la guerre et, avec la victoire, il acquit l’autorité suprême à Séoul. Sa politique rencontra, cependant, de fortes résistances chez les Coréens ; et particulièrement la reine Minn s’opposa à l’intervention des Japonais et fit échouer leurs intrigues les unes après les autres. Le Japon la considéra comme l’obstacle le plus formidable à l’exécution du Programme Yoshida, qui ne pouvait être possible qu’en la supprimant. Dans « La Corée et ses Voisins » livre de Miss Bishop, une dame Anglaise qui en avait été témoin oculaire, l’assassinat de la reine Minn est ainsi raconté : « Les troupes Japonaises entrèrent au palais et se formèrent en ordre militaire, sous le commandement de leurs officiers, autour de la petite cour et à la porte de la maison du roi, protégeant les assassins dans leur œuvre meurtrière… Au moment où les Japonais forçaient le palais, le roi infortuné espérant détourner leur attention et donner à la reine le temps