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Page:L’indépendance de la Corée et la paix.djvu/15

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nomique qu’ils appelèrent à juste titre « une mesure céleste ». La monnaie était en usage comme moyen d’échange en Corée bien avant qu’elle le fut dans le nord de l’Europe. Ils firent usage des canons et des obus explosifs lors de l’invasion Japonaise en 1592. Le premier vaisseau de guerre cuirassé fut inventé par un Coréen, l’amiral Yi-Sun-Sin, au xvie siècle. Il l’appela « bateau tortue » à cause de sa forme, et il le dirigea avec tant d’efficacité contre les Japonais, qu’il détermina la défaite de la flotte de Hideyoshi…

« Tandis que les Japonais prouvaient qu’ils étaient les plus forts à la guerre ils subissaient profondément l’influence des Coréens dans le domaine religieux et dans les arts de la paix. La Corée donna le Bouddhisme au Japon en 552 après J.-C.

« Ceux qui louent les Japonais pour leurs exquises porcelaines de Satsuma ignorent que les Coréens, il y a fort longtemps, enseignèrent aux Japonais l’art de sa fabrication ».

Des associations coopératives pour des entreprises d’affaires et des compagnies d’assurance pour la protection mutuelle sous forme de diverses corporations, fonctionnèrent en Corée de temps immémorial. Quelques lignes écrites par Mrs. Isabella Bird Bishop sur la Kyei (corporation) Coréenne, sont instructives :

« Ce penchant pour l’assistance mutuelle, par où, en Corée comme en Chine, le faible trouve en quelques mesures protection contre le fort, produit les plus utiles résultats. Cette Kyei, ou principe d’association, qui représente un des traits les plus remarquables de la Corée, se traduit sous forme de Compagnies d’assurance, d’associations de bénéfice mutuel, de syndicats de prêts d’argent, de tontines, d’agences de mariages et d’enterrements, de grandes corporations de commerce et beaucoup d’autres.

« Avec ses innombrables associations, dont je n’ai relevé qu’un petit nombre, la vie Coréenne est singulièrement complète et le monde des affaires Coréen est beaucoup mieux organisé que le nôtre, presque tous les commerçants du pays étant membres de corporations, puissamment liées ensemble et ayant le trait commun de secours mutuel en temps de besoin. Ces traditions d’action commune, et la stricte probité qui est essentielle pour le succès d’entreprises combinées, constituent la charpente sur laquelle reposent plusieurs compagnies coopératives dont une des plus importantes est une tannerie ».

William Elliot Griffis, un grand savant Américain, en fait d’histoire et de civilisation orientales, écrit ce qui suit sur le système d’éducation de Corée :

« Elle favorise l’éducation en créant des capacités scolaires, contrôlées dans les examens littéraires, d’où dépend leur nomination dans les bureaux (du gouvernement) », — et les Coréens sont fiers de leur aristocratie intellectuelle — ce « service civil de Réforme » fut établi à Chosen, par la dynastie qui règne actuellement, dès le xve siècle. L’éducation en Corée est publique et encouragée par le gouvernement, mais seulement parce que c’est un titre pour un emploi gouvernemental et une promotion officielle. En instituant des examens littéraires pour le service civil et militaire, en les ouvrant nominalement à tous compétiteurs, et en donnant toutes les places vacantes à des candidats victorieux, on a créé et maintenu un goût constant pour la culture.

« En réalité, la civilisation que les occidentaux trouvèrent en Corée quand elle fût ouverte pour la première fois au commerce occidental, était positivement inférieure à ce qu’elle avait été. Ceci, naturellement ne veut pas dire que la Corée fût en décadence. L’histoire d’Italie, de Grèce et d’Égypte, montre que la civilisation d’un peuple a son flux et son reflux. Le génie virtuel de la Corée de nos jours s’éveille sous l’influence directrice de la culture occidentale et de la démocratie chrétienne. Voilà l’esprit de la nouvelle Corée. »