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Les Atrocités Japonaises en Corée


Le mouvement actuel en Corée pour l’indépendance fut, dès son début, simplement une démonstration pacifique et une résistance passive unanime. Les leaders aussi bien que les partisans furent liés par le serment solennel de ne commettre aucune violence quoiqu’il arrivait et de ne pas offrir de résistance en cas d’arrestation. Cette décision fut observée fidèlement même dans les circonstances les plus effrayantes, à l’exception de quelques cas où les Coréens furent si brutalement traités, et massacrés sans pitié qu’ils furent incités à rendre violence pour violence. Mais le Japon, quoique la plupart de ses principaux hommes d’État (depuis le Premier jusqu’aux simples fonctionnaires qui gouvernent la Corée et aussi quelques uns de ses parlementaires et intellectuels, avec sa presse libérale) admettent que la Corée a été injustement gouvernée, a répondu aux démonstrations pacifiques par un militarisme implacable et des brutalités barbares qui ne trouvent nulle part aucun équivalent. Afin de réprimer par la force les Coréens sans armes, il avait envoyé deux divisions, et six bataillons en plus et 400 gendarmes en Corée pour renforcer la garnison existante déjà formidable, qui comptait quatre divisions en dehors de forces importantes de gendarmerie, de police et de détectives.

Résistance pacifique. — Une dépêche reçue par la Délégation Coréenne à Paris, le 10 avril courant, dit : « Depuis le 1er mars, des démonstrations actives du mouvement pour l’Indépendance ont été très bien conduites par toute la Corée. Les Représentants préfèrent une révolution passive, avec des démonstrations pacifiques, des cours publics et des distributions de manifestes. Les jeunes filles sont les plus agissantes. Des grèves ont éclaté chez les ennemis (Japonais) dans les manufactures, les magasins, etc. Nos églises, nos écoles et nos boutiques sont fermées partout. 32.000 hommes et femmes sont en prison. Environ 100.000 ont été tués et blessés entre autres des vieillards, des jeunes filles et des enfants. Le trafic intérieur et les communication sont coupés. De terribles outrages sont commis par les Japonais. Des missionnaires envoient ces vérités au monde. »

Politique de répression par brutalités et massacres. — Une autre dépêche, reçue le 11 avril courant énumère les atrocités Japonaises : « Le Japon a commencé de massacrer en Corée. Le 28 mars : plus de 1.000 personnes sans armes furent tuées pendant une démonstration de trois heures faite à Séoul. Les gens sont battus, fusillés, passés au fil de la baïonnette et pendus (avec des crochets de fer) sans merci ; et cela progresse d’un bout à l’autre de la Corée. Les églises, les écoles et les demeures des leaders ont été détruites. Les femmes sont dépouillées, mises à nu, traînées dans les rues et battues devant la foule, spécialement les membres des familles des leaders. Les emprisonnés sont torturés. On interdit aux médecins de soigner les blessés. Nous demandons l’aide urgente de la Croix-Rouge étrangère. Nous avons décidé de lutter pour la liberté jusqu’à ce que le dernier Coréen tombe. Nous sollicitons aide au nom de Dieu. »

Témoin oculaire. — Le Literary Digest, du 1er mai courant, dans un article intitulé « Davantage de lumière sur la Corée », contient beaucoup de faits sans valeur. Entre autres choses, il dit :

« … Le Japon, cependant, d’après la lettre d’un résident Anglais à Séoul, imprimée dans le « Japan Advertiser », un organe anglais publié à Tokio, est affronté par la demande d’une nation unie qui, riches et pauvres comme instruits et ignorants, ne demande rien autre que son indépendance nationale. Dans aucun autre coin de la terre, la liberté n’est refusée et aucun peuple n’est opprimé comme celui de la Corée aujourd’hui. Les Coréens disent qu’il vaut mieux mourir pour la cause de la Liberté que de vivre dans la servitude.