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aux soldats et leur capitaine s’excusa disant qu’ils accomplissaient ces brutalités par ordre supérieur.

Photographie IV
LE BARRAGE JAPONAIS À L’ENTRÉE DU PARC DE LA PAGODE À SÉOUL POUR EMPÊCHER LA MANIFESTATION PACIFIQUE
Photographie V
LE CORPS D’UN MANIFESTANT CORÉEN PASSÉ AU FIL DE LA BAÏONNETTE PAR LES JAPONAIS
LES ATROCITÉS JAPONAISES
Photographie VI
UNE MAISON CORÉENNE BRÛLÉE PAR LES JAPONAIS
Photographie VII
LES HABITANTS DU VILLAGE CHAIAMMI BRÛLÉ PAR LES JAPONAIS
Photographie VIII
UN TÉMOIN AMÉRICAIN EXAMINE LES RUINES DU VILLAGE BRÛLÉ
Photographie IX
UN CORRESPONDANT DE L’« ASSOCIATED PRESS » CAUSE AVEC UN POLICIER JAPONAIS DANS UN VILLAGE DÉTRUIT
Photographie X
LE CORPS D’UN ENFANT BRÛLÉ VIF ET LES ORPHELINS CORÉENS

Outrages récents. — Un des exemples les plus frappants des cruautés les plus barbares est apporté par un télégramme daté de Shanghaï, 37 mai (retardé dans la transmission) et reçu par la Délégation Coréenne le 23 juin courant : « La terreur règne à l’intérieur. Les actes barbares deviennent de plus en plus atroces et inexprimables Le 15 avril à Chaiammi, village du District de Suwon (35 kilomètres de Séoul), trente-neuf maisons furent cernées par les soldats Japonais en armes et incendiées. (Voir Phot. VII.) Tous ceux qui essayèrent d’échapper au feu furent fusillés ou passés à la baïonnette. Les bâtiments sont détruits de fond en comble, une église fut brûlée avec cinquante Chrétiens. Quarante-deux maisons à Suchon et vingt-cinq à Whasuri, district de Suwan, furent détruites de la même manière. Il n’en reste que des briques et des cendres. Des étrangers témoins de ces scènes ont pris des photographies. Le 28 avril, au village Kinhuri, Kwaksan, Corée du nord, quarante maisons furent envahies par les soldats Japonais à minuit. Tous les habitants, hommes et femmes, furent réunis dans la rue, mis à nu et passés au fil de la baïonnette jusqu’à ce que la mort s’en suivit. Cinq jeunes filles subirent les derniers outrages. »

Une autre dépêche reçue le 30 juin courant dit : les Japonais continuent à employer les méthodes barbares. Des hommes sont torturés jusqu’à la mort, et les jeunes filles prisonnières sont atrocement violées. Dans la plupart des cas leurs poitrines sont marquées au fer.

L’investigation d’un touriste. — Dans le « Philadelphia public Ledger » du 7 juin dernier, M. Henry Wiederhold, un banquier éminent et clubman d’Atlantic City, U. S. A., qui maintenant excursionne en Extrême-Orient et a fait une enquête personnelle sur quelques-unes des atrocités ci-dessus rapportées écrit :

« Il y a trois jours des gendarmes Japonais entourèrent l’hôpital (Severance memorial Hospital, de la Mission Presbytérienne) et y entrèrent, vérifiant les noms des infirmières et les soumettant à toutes sortes d’indignes pratiques. Quand ils ordonnèrent à Miss Esteb, un exemple des plus accomplis du sacrifice de soi-même qu’offre la femme Américaine, l’ordre d’ouvrir son bureau, elle se retrancha derrière sa qualité de citoyenne Américaine. Ces chiens dégénérés se précipitèrent alors dans la pièce où se trouvaient les pauvres Coréens mortellement blessés et les arrêtèrent, leur ordonnant de se tenir prêts à être emmenés en prison… Quoique les médecins dirent que c’était pour eux la mort certaine, trois des malades furent emportés sur une charrette. »

Investigations par les Consuls Américain et Britannique. — « Le Consul Américain à Séoul, M. Raymond-S. Curtis, avait au commencement de la semaine examiné des rapports sur des villages du Nord, brûlés par les Japonais, et sur les innombrables personnes tuées ; il avait constaté que les rapports n’étaient que trop vrais. Il certifia que les gendarmes arrivés le matin, dirent aux habitants de venir à la petite église… Il y avait onze chrétiens et vingt-sept autres. Dès qu’ils furent tous à l’intérieur, les gendarmes fermèrent les portes et commencèrent à faire feu sur eux à travers les fenêtres et ils mirent ensuite le feu au bâtiment. M. Curtis trouva les corps à demi-carbonisés près de l’entrée. Il dit plus tard au docteur (du Severance Hôpital), qu’en allant à cinq autres villages il trouva que, partout où des Chrétiens avaient vécu, la torche était passée, et que quand les malheureux essayaient de fuir, ils étaient passés à la baïonnette ou fusillés. M. Curtis a fait un rapport complet à Washington et attend des instructions.

« Je trouvai l’Y. M. C. A. Coréen, le bâtiment donné par John Wanamaker, mais je m’aperçus que les portes en étaient fermées et j’appris que les Coréens craignaient de les garder ouvertes à cause des Japonais. Dans la soirée je rencontrai notre Consul, M. Curtis. Il se sentait si mal après tout ce qu’il avait vu qu’il était trop énervé pour en parler avec détails, des photographies ont été prises des villages en ruines. (Voir Phot. VI]] et IX.)

« Pendant que notre train s’arrêtait à Sven Chun, nous remarquâmes un groupe d’au moins 25 ou 30 Coréens étroitement gardés, qu’on emmenait à quelque prison, et un missionnaire qui prit notre train me dit que c’étaient encore là des victimes des persécutions Japonaises. Avec des larmes dans les yeux, il ajouta que deux d’entre eux avaient reçu des grades dans les collèges d’Amérique. »

Le « Philadelphia Inquirer » du 8 juin publia cette dépêche spéciale du Correspondant de l’« Associated Press » à Tokio du 7 juin :

« Trente-cinq Coréens furent fusillés ou tués à coups d’épées ou de baïonnettes par les soldats Japonais dans une église chrétienne à Cheam-Mi, à quarante miles de Séoul en connexion avec le mouvement d’Indépendance Coréen.

« Ceci a été confirmé par une enquête que les agents des Consulats Britannique et Américain et les leaders missionnaires ont faite en Corée. Ces faits sont reconnus par les autorités Japonaises à Séoul, y compris le gouverneur général Hasegawa…