Page:L’indépendance de la Corée et la paix.djvu/46

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politique indique le contraire de la doctrine. Le fait suivant peut renseigner tout à fait clairement sur son intention. Quand la Russie obtint d’affermer Port-Arthur à la Chine, il fut stipulé (article 5) : « Port-Arthur sera un port naval pour l’usage unique des hommes de guerre Russes et Chinois », autrement dit, ce fut un droit d’ancrage auquel la Chine avait autant de droit que la Russie. Quand cette affaire fut portée aux négociations Sino-Japonaises après la guerre avec la Russie, les plénipotentiaires Japonais s’offensèrent immédiatement de cet accord et déclarèrent que c’était dans les annales de l’histoire que, pendant la période du bail Russe, deux croiseurs Chinois ayant essayé de pénétrer dans les docks, les Russes avaient dénié le droit, et en conséquence le droit était déchu.

Heureusement la Chine était en position de prouver par les livres de bord des deux croiseurs en question, que les autorités du port Russe avaient signalé à cette occasion « Docks occupés ; pas de logement » ; et les négociateurs Japonais, finalement convaincus que le point était contre eux, agirent d’une manière qui répand une lumière intéressante sur leur profession d’amitié pour une « Parenté de race asiatique ». On ordonna aux autorités navales de dépouiller entièrement les docks de Port-Arthur de façon à ce qu’on ne puisse plus établir de chantiers de construction, et Port-Arthur qui avait abrité une flotte Russe plus formidable que la marine Japonaise en 1904, devint un abandonné et fut classé comme une station navale de deuxième classe pour en écarter les Chinois. Ce sont les faits qui se sont passés sur place en Extrême-Orient… ce sont les politiques étrangères du Japon démasquées. Ces faits, tels qu’ils sont, indiquent que la politique du Japon ne tend pas à faire une « Asie pour les Asiatiques », mais une Asie pour les Japonais eux-mêmes.

L’Empire Japonais et la Paix du Monde.

C’est maintenant tout à fait évident que l’existence de l’Empire Japonais seule est une grande menace à la Paix du monde puisque des politiques telles que celles du Japon Impérialiste sont certainement contre les existences des nations faibles et les intérêts vitaux des grandes puissances du monde. Imaginez un Japon Impérialiste dirigeant le Continent inépuisablement riche de l’Asie Orientale avec les formidables armée et marine qui, dans leur enfance, ont vaincu l’Impérialisme de Russie alors des plus formidables. On est en mesure de prévoir ce péril Japonais, abandonnant de soi-même le « péril jaune » imaginaire. Il semble que ce soit la distance qui pousse le public Européen et Américain à négliger de réaliser la pleine signification de ce danger. Mais avec les moyens actuels de communications, telles que les chemins de fer, bateaux et dirigeables, la distance a perdu son propre sens d’être une barrière pour l’invasion d’une partie du monde par une autre partie. Déjà le Hochi, l’organe du marquis Okuma, qui est l’homme d’État le plus populaire au Japon et dont les opinions politiques sont considérées comme étant au moins demi-officielles, prévoit un grand avenir à l’Empire Japonais. « Cet âge dans lequel l’Alliance Anglo-Japonaise était le pivot, et la coopération Américo-Japonaise un trait essentiel de la diplomatie Japonaise, n’est plus. Dans le futur nous ne devons pas nous tourner vers l’est pour l’amitié, mais vers l’ouest. Laissez renverser le Bolchevisme de Russie et établir une puissance par des éléments plus pacifiques. En eux, le Japon trouvera un allié fort. En marchant alors vers l’ouest, vers les Balkans, vers l’Allemagne, vers la France et vers l’Italie, la plus grande partie du monde veut être amenée sous notre prépondérance. La tyrannie des Anglo-Saxons à la Conférence de la Paix est telle qu’elle a fâché tout à la fois les dieux et les hommes. Quelques-uns peuvent peut-être les suivre en considération de leurs intérêts mesquins, mais les choses s’établiront à la fin ainsi qu’on vient de l’indiquer. » (Cité du récit de « Literary Digest », sous le titre « Anti-Américanisme au Japon », 5 juin 1919.) Ceci est le compte rendu évident de ce que sont les rêves du peuple Japonais encouragé par les instructions de ses hommes d’État, écrivains et professeurs. Cette ambition est essentiellement l’imitation du récent Prussianisme en Europe, qui a été arraché au peuple Allemand par les plus grands sacrifices que le monde ait jamais vus. Mais le Prussianisme est la plaie d’une nation militaire et, comme toutes les plaies, il atteint les autres dans des conditions similaires. Il affecta le peuple Japonais et il prit racine dans l’esprit Japonais. Il est nourri par la richesse inépuisable des terres de l’est en développement. Il est déjà profondément planté dans les sols fertiles, et le peuple devra sacrifier pour l’arracher bien plus qu’il n’a été fait depuis quatre ans. Mais il n’est jamais trop tard pour corriger un malheur qui croît et met en danger l’humanité. Obsta principilis !