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AW-B
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petit morveux. — Avu le dain d’sonnté sonn geain : Avoir une rancune, un ressentiment contre quelqu’un. — Avu l’craintt di Diew divan le-zouie : Avoir la crainte de Dieu devant les yeux, songer à l’éternité. — Avu de mâle peinsaie : Avoir de mauvaises pensées, de mauvaises idées, des désirs impudiques. — Avu l’pîr ell greval : Avoir la pierre, la maladie qui porte ce nom. — Avu magnî s’blan pan d’van s’neur : Avoir mangé son pain blanc le premier, avoir la misère après l’opulence, cesser d’être heureux. — Avoir sert à former les prétérits des autres verbes, il est aussi auxiliaire de lui-même : J’ai donné ; j’ai eu raison.

Awaîtî, v. a. Lorgner, regarder en tournant les yeux, et comme à la dérobée : Épier, observer secrètement et adroitement les actions d’autrui. — Awaîtî pol klichett di l’ouh : Lorgner par le trou de la serrure.

Aweie, s. f. Aiguille. — Aweie à keuss : Aiguille à coudre. — Aweie di châss : Aiguille à tricoter. — L’aweie et so do-zeûr : L’aiguille marque midi. — Mett l’aweie el héf : Mettre le tenon dans la mortaise, t. de menuisier.

Aweur, s. f. Fortune, réussite, chance, augure, présage. — La fortune est bonne ou mauvaise : La réussite incertaine : La chance momentanée. On augure favorablement de l’œuvre d’un homme d’esprit. Un début heureux est un excellent présage. Par habitude l’ignorance, et la superstition nommeront augure, ce que la raison appelera présage.

Awhî, v. a. Aiguiser, rendre aigu, pointu, plus tranchant.

Aw. Aûw. Oie, s. f.

Awion. Dard des mouches à miel, des bourdons, etc. — Coup de pied de Vénus.

Awleie, s. f. Aiguillée, certaine étendue de fil ou de soie.

Awoi. Ayi. Oie. Oyi. etc. Oui Particule d’affirmation. — Awoi-dai : Oui-da. — Awoi siett : Oui certes, oui vraiment.

Awouss. Voy. Aouss.

B.

B, s m. ( ou be). Ess marké d’on B : Être marqué au B : Borgne bossu ; les Français ajoutent Boiteux.

Ba, adj. Bas, abject, vil, ignoble. — La bassesse cherche à capter la bienveillance générale. L’homme abject ne rougit point de se vautrer aux pieds de l’opulence. Celui qui est vil enlaidit l’abjection. Ce qui est ignoble est souvent méprisable, et sent la bassesse de l’extraction. On dit bas et rampant, vil et abject ; expressions, langage, maintien, physionomie, manières, sentimens, ignobles. — Bas se dit par opposition de haut. de ce qui est élevé.

Baba ! inter. Il se dit souvent avec un signe de tête négatif, et signifie : C’est faux, je n’en crois rien, laissez-moi, etc.

Bâbe. Baûbe, s f. Barbe, poil du menton, etc. ; Filet mince qui naît des écailles ou paillettes florales des graminées ; amas de poils sur une partie d’une plante ; petits filets de plumes ; bandes de toiles ou de dentelle qui pendent aux cornettes des femmes