Page:L. Remacle - Dictionnaire wallon et français, 1823.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
AV

vain li royaumm de-zaveul, le boing son roi : Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois, la médiocrité s’anoblit aux yeux de l’ignorance, un homme médiocre paraît beaucoup au près du vulgaire.

Avidmain, adv. Avidement. Voy. Raviss.

Avigni, adj. gai, espiègle.

Avîli, v. a. p. n. Avilir, rendre ou devenir vil : Vieillir, devenir vieux. — Mi sour est-tavyeie dispoie inn an : Ma sœur est vieillie depuis un an.

Avîli, v. a. Avilir, rendre vil, abject, méprisable. Déprécier, ou rabaisser le mérite d’une personne ou d’une chose. Voy. Avîlihmain.

Avîli. Avîleie. t. passif vieilli, vieillie.

Avîlihmain. Avilissement, s. m. Abjection, bassesse. — L’avilissement est mérité ou il est l’effet de la calomnie. Un juste opprobre est le prix de l’abjection. L’absence du mérite personnel, de la naissance, de la fortune, l’oubli de sa dignité, constituent la bassesse. L’homme plongé dans la débauche, vit dans l’avilissement ; celui qui s’enfonce dans la crapule, vit dans l’abjection. On peut sortir de l’avilissement ; on doit croupir dans l’abjection. Je trouve une véritable bassesse à reprocher à quelqu’un, la prétendue bassesse de son état, de sa naissance.

Avnan (à l’), adv. À-l’avenant, à proportion. — Il a inn bell gamb, on baî vizeg, et to à l’avnan : Il a la jambe bien faite, une belle figure, et tout à l’avenant, proportionnément.

Avni, v. a Atteindre, toucher à… au… parvenir, s’élever en dignité, obtenir de la considération, ce que l’on souhaite, que l’on convoite ; faire fortune. — Avni â planchi : Atteindre, toucher au plancher. — Il et si fir, k’ônn pou avni à li pârlé : Il est si vain, qu’on ne peut parvenir jusqu’à lui. — Avni à inn meyeu pless : Parvenir à une meilleure place, à un meilleur emploi, s’élever en dignité, acquérir de la considération. — Avni d’lon : Avoir le bras long, une grande influence, la force de la puissance ; beaucoup d’appui, de crédit, d’autorité. — G’avin, etc. J’atteins, etc.

Avni, s. m. Avenir, tems futur ; à l’avenir, désormais.

Avônn, s. f. Avoine. — Inn fât nen ley l’avônn et bag : Il ne faut pas laisser de l’avoine dans l’auge. Fig. Il ne faut rien laisser sur son assiette, sur la table.

Avou, prép. Avec, ensemble, conjointement. — Avecque se disait en poésie, on le voit avec peine trop souvent répété par Corneille. D’avou, d’avec, marque très-positivement la différence. — Saveur vey li bon d’avou l’mâva : Savoir distinguer le bon d’avec le mauvais.

Avu, v. a. Avoir, posséder de quelque manière que ce soit. Il se dit aussi dans le sens d’être le sujet d’une passion, etc. — Akoi sief d’avu de geie, kan ônn sé pu le crohi : À quoi sert d’avoir des croûtes, quand il ne reste plus de dents, à quoi sert une opulence tardive. — L’aveur awou bell : Avoir eu des occasions favorables. — Von-nâré, p’ti loss : Vous serez châtié,