AVANT-PROPOS.
Pour affecter de parler français, s’ensuit-il que l’on possède cette langue ? si la prétention vaut le fait, la question est résolue. Depuis que la mode a proscrit l’idiome wallon, les professeurs de la langue française se sont multipliés à l’infini : des imprudens dont la fortune avait trahi les prétentions exagérées n’ont pas peu contribué à cette révolution. Il devait en résulter que chacun se croirait grammairien et que peu de personnes seraient habiles dans les sciences grammaticales. De jeunes gens trompés par de mauvais maîtres, et quelquefois par leur amour-propre, traduisent littéralement le wallon en français, et tombent dans des bévues et des contre-sens qui blessent l’oreille la moins exercée. Dans l’espoir de corriger ces idiotismes, j’ai rempli mon dictionnaire de phrases wallonnes que j’ai traduites sur le génie de la langue française. Trop des mots, dans les deux idiomes, paraissent appartenir à une même famille, quand ils ont des acceptions différentes.
Les raisons qui m’ont fait traiter de nos idiotismes, sont aussi celles qui m’ont fait traiter de la