Page:La Barre de Nanteuil - Le Château de Coëtfrec, paru dans le Bulletin monumental, 1912.djvu/22

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se barricader. Cette tour ne saurait donc en aucune façon être considérée comme un réduit, encore moins comme un donjon, malgré certaines survivances archaïques comme son commandement, comme sa vis d’escalier qui part du rez-de-chaussée et, suivant une disposition fréquente dans le midi, s’arrête au premier étage.

La cage de cette vis s’ouvre à droite dans le passage du rez-de-chaussée et monte dans l’épaisseur du mur en faisant toutefois à l’extérieur et dans l’angle de la tour et de la courtine une très légère saillie en encorbellement. Dans le parement de cette saillie sont découpées une archère pour éclairer les quatorze marches qui réunissent les deux étages, et plus haut, pour battre le front, une canonnière ronde à courte mire à laquelle conduisent trois marches supplémentaires.

La salle basse, en sous-sol, correspond aux deux casemates qui, chacune dans leur angle, enfilent leur fossé respectif à travers un mur dont l’épaisseur, augmentée de celle du talus de maçonnerie, est ici de 2m90. La casemate voûtée en berceau comprend une partie droite de plan carré (1m60 X 1m60) qui se relie par un ébrasement à la meurtrière ronde, surmontée d’une courte mire et découpée dans le parement (0m27 d’épaisseur). Des cavités carrées (0m28 X 0m28), ménagées dans les flancs, recevaient probablement les tourillons de l’affût.

Celle qui battait le front sud-est a été de nos jours transformée en poterne.

Au-dessus de cette cave, les quatre autres salles se superposent pour les divers services, cabinets, garde-robes, logements des serviteurs ou de la garnison.

Malheureusement le maître de l’œuvre a commis la grave imprudence de les éclairer toutes du même côté de l’hexagone, à l’est, en face des portes de communication avec le bâtiment principal, par des baies dont les axes sont situés dans un même plan vertical, erreur considérable et rare au