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le duc Geoffroi donna-t-il ses soins à restaurer ces asiles de la civilisation chrétienne. C’était une dévotion éclairée et bienfaisante que celle qui le poussait dans une pareille voie.

Sous cette féconde pensée, on vit donc dès lors rebâtir plusieurs monastères ruinés par les Normands ; entre autres, l’abbaye de Saint-Gildas de Rhuys, que restaura le célèbre moine Félix, envoyé par Gauzlin, abbé de Saint-Benoit-sur- Loire, sur la demande du duc Geoffroi. Le même prince donna Belle-Ile à l’abbaye de Redon[1]. Il fut aussi le fondateur du prieuré de Livré, que ses fils donnèrent plus tard à l’abbaye de Saint-Florent.

Geoffroi mourut l’an 1008, au retour d’un pèlerinage à Rome : « Ivit sed non rediit, dit la Chronique de Rhuys, quia in ipso itinere mortuus est. » Le Cartulaire de Redon parle aussi de ce voyage : « Prefatus comes Romam ire disposuit ; quod et fecit, sed dum revertebatur, in ipso itinere peregrinus vitam finivit. »

Il laissait deux fils, Alain et Eudon, et une fille, Adèle. Les princes mineurs restaient sous la tutelle de leur mère, Havoise de Normandie, sœur du duc Richard. C’était une femme à la hauteur du rôle qui lui incombait.

Nous voici donc à une époque qui marqua, en Bretagne, une active renaissance de la vie religieuse, une expansion remarquable des établissements monastiques. Les princes du pays, les grands vassaux luttèrent de zèle et de générosité pour provoquer, encourager et protéger les fondations ou les restaurations de monastères.

A la tête de ce mouvement réparateur, continuant les traditions paternelles, se montre le duc Alain III, secondé par sa

  1. « Dedit et concessit in perpetuum S. Salvalori suisque servientibus totam insulam Guedel integre sine censu et sine tributo, sicuti ipse possidebat horeditario jure et habebat. » (Cartul. Rotonense.)