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Outre ce petit mais fructueux domaine destiné à asseoir l’habitation principale des nouvelles épouses du Christ et l’église du monastère, le duc Alain conféra à sa sœur et à la communauté qu’elle gouvernait, soit dans l’acte de fondation, soit par des largesses successives, des immunités considérables. Ainsi, il leur accorda l’exemption générale de toutes coutumes ou redevances féodales que lui attribuaient l’usage et la loi des fiefs ; — le privilège de la liberté commerciale la plus étendue ; — la jouissance et l’entière propriété de quatre moulins établis sur les deux rives du fleuve qui baignait, au Midi, les murailles de la cité. Ce sont ceux qu’on appela, au xve siècle, « les moulins de la Porte, » et de nos jours « moulins de la Poissonnerie. » Ce qui en subsistait a complètement disparu lors des travaux pour la construction du canal et des quais de la Vilaine, dans la traverse de la ville, de 1841 à 1845.

Là ne se bornaient pas les dons du duc Alain : il concédait encore à l’abbaye la seigneurie et le plein domaine d’un bourg considérable de Bretagne, nommé Tinténiac, — « Vicum non exiguum » — sans compter la propriété de plusieurs riches métairies et villages, dans la paroisse d’Acigné et dans celle de Mordelles.

L’acte de fondation de Saint-Georges fut entouré des formalités solennelles qui garantissaient alors la stabilité des concessions de cette importance et rendaient sacrés les engagements pris en pareilles conjonctures. La tendresse maternelle de la duchesse Havoise était ici d’accord avec la vive affection que portaient à leur sœur Adèle le duc Alain et son frère, le comte Eudon ; aussi rien ne fut négligé de ce qui


     » : de volerium, volarium, qui, en latin du moyen âge, signifie « jardin. » On avait ainsi nommé cette rue, parce qu’elle longeait l’enclos des jardins de Saint-Georges.