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devait rendre la cérémonie plus imposante et les promesses plus irrévocables.

De puissants barons, grands feudataires du duché, étaient présents ; ils ratifièrent comme témoins les largesses ducales et y donnèrent leur assentiment.

On comptait dans cette noble assemblée le comte de Cornouailles, Alain Canhiart, — le baron de Vitré, — les sires de Porhoët et de La Guerche, etc. Plusieurs d’entre eux offrirent à l’envi leurs mères, leurs sœurs ou leurs filles, les consacrant à Dieu sous le gouvernement de la princesse Adèle. Ainsi, parmi les premières compagnes de l’illustre abbesse, figurent la mère et la sœur de Warin (ou Guérin), évêque de Rennes ; la fille du vicomte Godsellin, ou Josselin, fils du premier comte de Porhoët ; la fille de Riwallon, dit « Le Vicaire, » premier baron de Vitré.

Les neuf évêques de Bretagne, l’archevêque de Dol en tête, furent aussi appelés à prêter leur concours et leur confirmation à l’acte de fondation de Saint-Georges ; ils prononcèrent, comme c’était l’usage, les plus redoutables anathèmes contre les infracteurs ou violateurs des immunités et les déprédateurs des possessions de l’abbaye.

Aux donations primitives ne tardèrent pas à venir s’en joindre de nouvelles. Pendant que s’exécutaient les travaux de construction du monastère et de ses dépendances, le duc Alain et sa famille, puis les hauts barons, rivalisèrent de générosité et de zèle pieux pour assurer aux servantes de Dieu d’amples ressources.

Pour aider à l’édification de l’église abbatiale et des bâtiments conventuels, comme pour assurer la subsistance de sa communauté, Alain III abandonna à sa sœur les droits d’usage et de disposition les plus larges dans toutes ses forêts, notamment dans celles de Rennes et de Tanouarn ; il lui donna également la propriété exclusive du cours de la rivière et le droit