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LA MAISON DU FEU.[1]

Item advouent et confessent tenir du dict seigneur Roy une maison apellée le lieu et manoir du Feu, scituée en la paroisse de Liffre, consistant en maisons principalles, chapelle, métairie, granges, pressouer, courts et jardins d’icelui herhergemcnt, prée, prairies, terres arables et non arables, bois taillis et de haulte fustaye, contenant par fonds en tout cent di t journaux de terre, de laquelle maison despendent les terres et héritages après déclarées, scavoir : cinq petits jardins clos séparez, l’un apcllé le jardin de la Chapelle, la grande pièce nommée la pièce du Feu joignant la rivière de Neuvres, contenant tant en pré que terres en taillis environ trante journaux, joignant d autre costé à terre de la dicte maison, et d’un bout à terre Guillaume Benier et des terres des habitans de Bieuron.

(Suit le détail des pièces de terre.)

Et outre des dépendances du dict lieu du Feu, ont et leur apartient un moulin à eau avecq ses moutaux au proche d’icelui sur la rivière de Veuvres et Chevré ; la moitié duquel moulin est de l’ancien domame de la dicte abbaye ; l’autre moitié a esté acquise de dame Charlotte de Nassau, baronne de Vitré, mère et tutrice du seigneur duc de la Trémouille, son hlz, à la vente judici elle qu’elle en faisoit faire par permission du Roy et suivant les lettres pattentes vérifierées en la Cour de Parlement de ce pays comme dépendantes de la chastellenie de Chevré qui est et deppend de la baronnie de Vitré.

  1. Le Feu, ancien prieuré dépendant dès le xiie siècle de l’abbaye de Saint-Georges, est désigné dans les chartes sous le litre de « Cappella du Fou, Capella Sancte Marie de Fago. » — « Feu, » « Fou, » sont la corruption du mot breton « Faou, » qui veut dire « hêtre. » Le prieuré s’appelait donc « Notn-Dame-du-Hêtre ; » il était situé dans la forêt de Rennes.