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toutes charges et de toutes dettes contractées par lui depuis son entrée dans ledit prieuré. A l’expiration des cinq ans, le recteur de Tinténiac rentrait en pleine possession de tout ce qu’il avait cédé, et restait quitte de toute redevance envers le monastère jusqu’à sa mort.

L’abbaye de Saint-Georges avait, dès l’origine, un droit de coutume qui se prélevait en nature sur les étaux de la vieille Cohue de Rennes. Le duc Jean Le Roux le changea, en 1248, en une rente de 30 livres, qui fut payée annuellement jusqu’à la Révolution.

Pendant que les ducs et les grands seigneurs bretons voyageaient en Orient, prenant une large part dans les croisades de 1239, de 1250 et de 1270, Saint-Georges jouit d’une tranquillité qui ne semble pas avoir été troublée.

Les guerres du xive siècle, pendant la grande querelle de la succession au duché, ne paraissent pas non plus avoir altéré ce repos et cette sécurité. Lors du double siège de Rennes, en 1343 et en 1356, l’abbaye de Saint-Georges fut respectée. Les plus illustres maisons de la noblesse bretonne fournissaient alors des abbesses pour le gouvernement du monastère bénédictin, par exemple les Laval, les de Rieux, les du Guesclin. Julienne, sœur du grand connétable Rertrand du Guesclin, fut appelée de Saint-Sulpice, autre monastère de bénédictines situé dans la forêt de Rennes, et mise en 1377 en possession de la crosse abbatiale de Saint-Georges, qu’elle garda jusqu’en 1404.

Plusieurs titres du xive siècle mentionnent les moulins de Joué, sur la Vilaine, en amont de Rennes, comme tenus féodalement de l’abbesse de Saint-Georges. Il y a, à ce sujet, un détail assez intéressant à noter. De l’ancienne maison des sires de Cucé, tenanciers nobles de ces moulins, un arrêt de confiscation, porté contre Rolland de Cucé, au xiiie siècle, en application du droit de commise, les avait fait passer en la