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ducale et aussi par « messeigneurs les bourgeois, » furent souvent contrecarrés et ne furent jamais complètement réglés.

Jean V, François Ier, Pierre II, François II donnèrent, l’un après l’autre, des mandements pour reconnaître les droits de l’abbaye et lui accorder en principe des dédommagements. En 1435, Jean V lui attribua six cents livres à titre rémunératoire.

On apprend, par le texte de ces documents, que les nouvelles clôtures de la ville de Rennes ont coupé et traversé le pourpris du « benoist moustier de Saint-George, » comme jardins, vergers, vignes, bois et prés en dépendant ; — que, pour creuser les douves « environ ledit moustier, » il a fallu envahir et supprimer deux cimetières privatifs au couvent : l’un, appelé « le cymetière es dames, » consacre à la sépulture des religieuses ; l’autre, nommé « le cymetière es martirs, » parce qu’on y inhumait les malades qui décédaient pendant leur pèlerinage à l’église du monastère, où ils venaient implorer l’intercession du saint pour être guéris d’une maladie appelée le mal monseigneur saint George[1].

« Le tout desditz cymetières, dit le duc Jean V dans son mandement du 23 août 1495, a esté emploié esdites douves nonobstant que pluseurs corps sainz y fussent ensepulturez, considéré le temps de la fondation dudit moustier et est ainsi a presyumer… »

Au total, le duc veut que soient diligemment évalués les dommages soufferts par les religieuses de Saint-Georges, « tant de leurs église, jardrins, moulins, rivière, terres, maisons, hommes subgiez, rentes et revenues, » pour faire promptement et sans délai « valablement recompanser lesdites suppliantes affin qu’elles naient plus cause d’estre plaintives envers lui. »

  1. Sorte d’affection érysipelateuse mêlée de gangrène.