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le nom de Tinténiac. En 1180 et 1197, Guillaume de Tinténiac, dans des donations à Saint-Georges, parle le premier de son père, Guillaume de Tinténiac, et de son oncle, Geoffroi de Tinténiac.

Le P. du Paz a appliqué au château de Montmuran les chartes de notre Cartulaire où il est question du château construit par Donoal, « castrum in Tinteniaco. » Je ne partage pas son opinion. Rien ne prouve que les châteaux de Tinténiac et Montmuran doivent être confondus. Au contraire, il résulte du texte de nos chartes citées ci-dessus, que c’est bien à Tinléniac, in Tinteniaco, que fut fondé le château de Donoal et de Guillaume Ismaélite.

Quand a-t-il disparu ? L’Histoire de Bretagne nous l’apprend. Ce fut vers la fin du xiie siècle. En 1168, Henri II, roi d’Angleterre, guerroyant contre Eudon de Porhoët, vint attaquer le château de Tinténiac, le prit, le rasa, le détruisit de fond en comble. « Tintenniacum everlit, » dit la Chronique de Robert, abbé du Mont-Saint-Michel[1].

Nul auteur, nul chroniqueur ne mentionne la reconstruction de Tinténiac ; et je crois que les seigneurs de Tinténiac, successeurs des « Ismaélites, » sont les fondateurs du château de Montmuran. Construite sur une éminence qui domine la contrée avoisinante, cette nouvelle forteresse remplaça pour les sires de Tinténiac leur ancien donjon réduit en ruines. Elle doit dater au moins du xiiie siècle, car en 1269 Olivier de Tinténiac, rendant hommage à Agnès d’Erbrée, abbesse de Saint-Georges, s’engageait à lui payer annuellement, sur ses seigneurie et terres de Montmuran, une rente de 48 livres,


    premiers sires de Tinténiac et qu’ils semblent avoir adopté comme symbole caractéristique.

  1. Cf. Le Baud, Hist. de Bretagne, p. 190 ; — d’Argentré, Hist. de Bretagne, p. 247 : — D. Lobineau, tome 1, p. 107 : — D. Morice, I, p. 156.