74 ' ESTIENNE DE LA BoÉ'r1E gouuerne & que i’aye foing de toy, à ce que tu ne dê;I · fois pauure êz fouffreteux de tout point. Pour ce, dit il, ô Socrates, qu’il me femble que le feul moyen qu’il y a dleftre riche, tut le fçais, c’eft de faire abonder le bien: ainû i’efpere que toy qui fçais faire efpargne 5 d’vn petit reuenu·, fçauras bien faire d’un grand bien _ _ _ vne grande referue. Et de vray ne te fouuient il pas, ' du propos que nous tenions tantoft, quand tu ne me laiffois pas toucher du pied à terre, tant tu me- fuiu-ois de pres, d-ifant que les cheuaux ne font pas le IO _ bien de celuy qui n’en fçait vfer, ny les terres non plus, ny le beftail, ny l’argent, ny chofe du monde, quand on ne la fçait employer. Or le reuenu ne vient
que de telles chofes. Mais de moy, ce dit Socrates,
iljîîgiîltaâ comment penfes tu que i’en puifïe fçauoir vfer, qui I5 [m]qmzg««·». des ma naiffance n’ay iamais eu rien de cela qui fuft Q~’üy a à moy? Voi-re, dit Critobule; mais nous auons arrefté
par ci deuant, qu’il y a quelque art & fçauoir de la
,,,ÃÃÉÃ,;e, mefnagerie, encore qu’on n’aye point de bien; & qui ,î?;§,‘;'Q§;‘,;°Ã‘y empefche doncques que tu ne le fçaches?Cela mefme, 20 ’”w"ïg"· pour vray, di~t Socrates, qui garderoit vn homme de fçauoir iouër de la Hufte, Fil n’auoit iamais en flufte- qui fuft à luy, ny au-tre ne luy en auoit baillé pour en apprendre auecques la fienne. Et tout de mefme eft il de la mefnagerie : car ie n’eus iamais les inftruments 25 pour en apprendre, qui font les biens, ny iamais perfonne ne me bailla les üens en garde pour gou- « [Qule tous uerner, finon tant que tu m’en veux bailler à cette
heure. Or, au commencement, ceuzr qui apprennent à
tiizîkqlîïiyïe 10uër de la guiterne, gaftent volontiers les cord'es—&le 30 1’m». fuit, amil ie gafterois parauenture ta maifon, fi en la
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