Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/216

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130 ESTIENNE DE LA BoÉ'1*1E comme i’en vfe; & quand ie fçay que mes receueurs i ont departy aux plus dignes les meilleures chofes, ie les en louë. Si ie vois que quelqu’vn aye eité par eux aduantagé par flaterie, ou par quelque autre faueur mal employee, ie ne mefprife pas cefte faute; mais 5 les en chaftie, & m’elïorce de faire entendre à celuy qui l’a faiêt, ô Socrates, qu’il n’a rien faiét pour luy mefme en le faifant. Et bien, ô Ifchomache, dis-ie, mais que ton homme foit bien apprins à commander, de forte qu’il fe fçache `faire obeïr, penfes tu qu’il foit 10 du tout bien ainlî, & vrayement parfaiét; ou fil y a encore à dire en luy quelque chofe, bien qu’il foit prouueu de tout ce que tu as dit? Ouy, certes, dit Zefïéîîls Ifchomache, il a encores faute d’vne chofe, c’eft d’au0ir news. les mains feures au bien de fon maiftre, & ne defrober 15 point: car fi celuy qui manie les fruits eit il ofé de les faire efuanouïr & n’en laiffer pas qui feruent pour fournir aux affaires, quel acqueit y a il à bien mefnager les terres par le foing d’vn tel homme? Comment donc, dis-ie, tu te foubmets encores à ce zo trauail, ·d’enfeigner la loyauté? Ouy bien fort, dit Ifchomache; mais pour vray ie ne trouue pas que tous foient prefts ainfî promptement à receuoir celte de Lgîëcw doctrine; &. fi. mets-ie peine, partie auec les loix de edesozan Dracon, partie auec celles de Solon, d’achem1ner 25 tOi:,C:i,î,',;êiBS ceux de ma famille au train de la iuitice & loyauté : car il me femble que ces gents là n’ont pas oublié de mettre plulîeurs de leurs loix pour la iuftice, qui font tres bien à propos pour la façon de ma doctrine; de tant qu’il elt Porté par leurs loix, que le larron foit 30 condemné cn amende pour le larrecin, qu’il foit mené