Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/218

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l32 ESTIENNE DE LA BOÉTIE Les volonté à ton homme de defîrer ton bien, &. puis l’as "â%‘ï§Zî‘ fait foigneux de le prochaiïer, &. luy as recouuert le Teœugw fçauoir comment fe doit faire chafque chofe pour eltre plus profitable, & encore luy as baillé la fufïî- fance de commander, & au par fus de tout cela, f=il 5 te prefente de la terre les fruits qu’elle porte en fes faifons, à grand’ planté, aufïî loyaument que toy à toy mefme, meshuy ie ne m’enquiers point iiil y a rien à dire à vn tel perfonnage : car il m’eft aduis qu’vn tel receueur eft bien fort eftimable. Mais pourtant, ô 10 Ifchomache, fi ne faut il pas que tu laiffes vn point, lequel nous auons de tout le propos conté le plus nonchalamment &. fauté end paffant. Lequel, dit Ifchomache? Tu difois, ce me femble, en quelque Queüefïqui endroit, dis-ie, que ce qui importe le plus, c’elt d’ap· x5

le prendre comment il faut faire & conduire chafque

chofe; car, fans cela, tu difois qu’il n’y a point d’auan· tage, pour tant qu’on fe foucie, Ii on ne fçait ce qu’on doit faire & comment. A cela me dit Ifchomache: Quoy? tu veux donc maintenant, ô Socrates, que ie 20 Powquay t’enfeigne la fcience mefme de l’agriculture?Ouy bien, Socrates . . . . . . dqïre d1S-16, puis que c’eft elle, fans doute, qui fait riches qjgtîîgfîle ceux qui la fçauent, &, ceux qui ne la fçauent, trauail- l’A,îQî“l` ler fort & viure mal à leur aife. Or conte doncques à cefte heure, ô Socrates, la debonnaireté de celte 25 V fcience. Car elle eftant plus proütable&plus plaifante à prattiquer & plus aggreable aux dieux & aux hom- mes que nulle autre; oultre tout cela d’eftre encorla _ plus aifee à apprendre, comment pourroit on dire que L'Agmuz· ce ne foit vne grande & vraye nobleffe de ceft art? 30 ` ture noble. car communement, d’entre les beltes mefmes, nous