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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/237

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LA MESNAGERIE DE xENoP1-10N 151 peuuent Dexcufer qu’i1s n’y fçauent rien; mais tout le monde cognoit la terre, qu’elle ne faut iamais à. Laterrçw faire bien à qui luy en fait. Et ainii ceft art d’agri- . . . faircdubicn 35 culture accufe haut &_c1a1r & conuemt vn mauuais àqui (ay cœur & lafche, car il n’y a perfonne qui fe face (mh"` acroire qu’on puiffe viure fans les chofes neceffaires; & par ainii qui ne fçait aucun autre meftier pour gaigner fa vie, & encore ne veut pas labourer, c’eit 40 chofe apparente qu’i1 penfe viure ou de defrober, œüigiïâui ou de voler, ou de mendier, ou bien il eft du tout [n]eveut infenfé. En cela confifte, dit-il, bien la grande diiïe- rence de Pagriculture pour en tirer proüt, ou n’en ww um tirer point, quand là. où il y a compagnie de manou- 45 uriers & bien grande, lon voit l’vn auoir grand foing que fes gents foient de bonne heure à la befongne, & 1’autre. n’y penfer point. Lors cognoit on à l’œil que c’eit bien autre chofe d’vn homme qui vaudra mieux lui feul que dix autres, pource qu’i1 trauaillera 50 tant qu’il y a de temps, & autre chofe d’vn qui laifïe la befongne auant le temps. Et certes qui laiffera mufer les gents tout le long du iour, il fera aifeement, ce qu’on dit volontiers, que mieux vaudroit la moitié vaî<;#%3;î;¢la que le tout. Comme·1’on voit, à voyager, que mainte- moitié que . . . . , . le tout. 55 fois de deux qui vont mefme chemin, il y a a dire de 1’vn à 1’autre en diligence vingt & cinq lieuës pour cinquante, 8L fi feront tous deux ieunes, &; tous deux fains; mais c’eit quand 1’vn fe defpefche d’al1er la part qu’il Deit acheminé, & l’autre prent fon aife, fe 6o repofant autour des fontaines & à l’ombre, &. ûamufe à regarder par cy par là, cherchant l’aleine des vents frais & gracieux; de mefme, pouraduancer Pouurage,