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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/274

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' 188 ESTIENNE DE LA BoÉT1E . << [EZ1gl:7g11¢ & compren, en ceit inconuenient, de combien il elt pO1'[tC]Tlü grand. Mais fi ie trouue à mon arriuee que tu te pî;iî=Ãî,g»u»îl- tormentes outre mefure, cela certes me troublera encores plus que l’accident mefme. Et, pour vray, ie ne fuis ny de bois, ny de pierre : toy-mefmes le fçais 5 bien, m’ayant toufiours tenu compaignie à nourrir en commun tant d’enfans que nous auons eu, qui ont efté tous eleuez & entretenus chez nous par nous-mefmes. Et fi fçais bien qu’apres auoir eu quatre enfans mailes, toy ayant grande enuie d’auoir vne fille, cette icy IO nafquit, & me donna occaüon de luy mettre le mefme `nom que tu portes, aymé de moy vniquement. Et vois bien encore qu’en noitre naturel amour, il y a, outre A 1 ces occaiions, quelque particuliere pointe d’vne viue 0g;‘Lâ‘,:;'e affection, à raifon de la façon gaye qu’elle auoit, & du 15 pïrite Ma tout franche & naïue, n’ayant rien de cholere & de defpit; & voyoit on en elle vne nature admirable, paifible, douce & attrempee. Et l’amour qu’elle rendoit à ceux qui l’aymoient, & la recognoiffance qu’elle auoit enuers ceux qui luy faifoient quelque bien, 20 donnoit, tout à la fois, plaitir & cognoiffance d’vn «Beau ay naturel humain & debonnaire. Car il me fouuient

 qu’elle prioit fa nourrice de bailler & prefenter le

pîââzîgâîs tetin non pas feulement aux autres enfans, mais aux "'V“'”"‘ petits pots mefme qu’0n lui donnoit, à quoy elle 25 prenoit fon esbat, & à tous fes iouets, comme ayant enuie de faire part, & mettre en commun ce qu’elle auoit de beau & plus aggreable en toutes chofes qui luy donnoient paffetemps, les conuiant par vne grande courtoilie de manger à fa table. 30 Or, ma femme, ie ne fçay pas pour quoy toutes ces