Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/380

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u 294 ESTIENNE DE LA BoÉT1E XI `Toy qui oys mes foufpirs, ne me fois rigoureux, Si mes larmes à part, toutes mienes, ie verfe, Si mon amour ne fuit en fa douleur diuerfe Du Florentin tranii les regretz languoreux, Ny de Catulle aufii, le foulaitre amoureux, 5 Qui le cœur de fa dame en chatouillant luy perce, Ny le fçauant amour du migregeois Properce : Ils n’aiment pas pour moy, ie n’aime pas pour eux. Qui pourra fur autruy fes douleurs limiter, ` Celuy pourra d’autry les plaintes imiter :· xo Chacun fent fon tourment, & fçait ce qu’il endure. Chacun parla d’amour ainfi qu’i1 Pentendit; Ie dis ce que mon cœur, ce que mon mal me diét. Que celuy ayme peu, qui ayme à la mefure! XII Quoy? qu’eû: ce? ô vans, ô nuës, ô Forage! A point nommé, quand moy d’elle aprochant, Les bois, les monts, les baiffes vois tranchant, Sur moy, d’agueft, vous paiïez voftre rage. Ores mon cœur ûembrafe d’auantage. 5 Allez, allez faire peur au marchant