Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/381

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SONNETS 295. Qui dans la mer les threfors va cherchant; Ce n’ei‘c ainii qu’on m’abbat le courage. Quand i’oy les ventz, leur tempeite SL leurs cris, ro De leur malice, en mon cœur, ie me ris 1 Me penfent ils pour cela faire rendre? Face le ciel du pire, & 1’air aufii : _ Ie veux, ie veux, & le declaire ainii, S’il faut mourir, mourir comme Leandre.

XIII ' Vous qui aimer encore ne fçauez, Ores, m’oyant parler de mon Leandre, Ou iamais non, vous y debuez aprendre, Si rien de bon dans le cœur vous auez. 5 Il oza bien, branlant fes bras lauez, Armé d’amour, contre l’eau fe deiïendre Qui pour tribut la fille voulut prendre, Ayant le frere & le mouton fauuez. Vn foir, vaincu par les Hos rigoureux, xo Voyant defià, ce vaillant amoureux, Que Peau maiitreffe a fon plaiûr le tourne, Parlant aux Hos, leur ieûa cette voix : « Pardonnez moy, maintenant que i’y veois, Et gardez moy la mort, quand ie retourne. »