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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/422

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P. 48, I. 7i Au sens propre, le naquet était le garçon qui, au jeu de paume, servait les joueurs. Ce mot n’avait pas tardé à désigner le valet auquel on pouvait imposer impunément toutes sortes de besognes pénibles. Henri Estienne l’indique dans sa Précellence du langagefrançois (éd. L. Feu- gère, p. 141): t1 De ce jeu (le jeu de paume) est pris aussi le mot naquet, en ceste façon de parler: il pense faire de moy son naquet. Et de ce nom naquet vient le verbe naqueter, duquel on use quand on dit: vous mefaites naqueter après ·vous.» On disait aussi naqueter quelqu’un. Brantôme a employé cette expression à diverses reprises et de cette façon; voy. au Lexique dressé par M. Ludovic Lalanne (t. X de son éd.) les mots nacquetter (p. 31 1) et aiguillelte (p. 177). Voici un exemple de naquet, pris dans son sens figuré, que je trouve dans le poète bordelais Martin Despois :

Ie fayme extremement, mais si iu pensais faire Quel ue nuque! de moi, Des lien: de Zamour ie sçauraix me desfaire, Et me passer de toi.

I (Poésies françaises, latines et grecques de Martin Despois, publiées par R. Dezeimeris 1874, p. 44.)

P. 5o, l. 4i le de quoy, c`est-à-dire les biens. M. Feugère rappelle juste· ment que le peuple dit encore, en parlant d‘un homme aisé: il a de quoi. La Boétie s`est plusieurs fois servi de l’expression. Voyez notamment p. 71, I. 58; p. 73, l. 40 et 48.

P. 50, l. 18: mauvestié. Montaigne a parlé de «la bonté ou mauvestié de I‘àme» (Essais, l. III, ch. 51). Sainte—Beuve regrette la disparition de ce mot (Poésie au XVI= siècle, 2** édition, 1838, t. II, p. 21).

P. 51, I. 36: Le manuscrit de Mesmes porte fautivement desseins. Le mot despens a été maintenu d’après les Mémoires.

P. 51. 1,38: terne, réunion de trois personnes. La Boétie fait ce substantif féminin comme I`espagnol terna.

P. 52, I. gz Ou plus exactement, comme le fait remarquer L. Feugère, tuée d’un coup de pied. Voy. Suétone, Vie de Néron, c. 35; Tacite, Annales, I. XVI, c. 6.

P. 52, I. I7 : Il est évident que les Mémoires de l’estat de France donnent ici la vraie leçon. —— Sur la mort d’Agrippine, voyez également Ia Vie de Néron, par Suétone, c. 34, et Tacite, Annales, I. XII, c. 67; I. XIV, c. 5, 8.

P. 52, I. 20 : Etre coigé de, être infatué de quclqu’un; ici, être amoureux. Allusion semblable à celle qui a donné naissance à l’expression triviale avoir un béguin. A côté de la phrase de La Boétie, M. Littré insère une citation intéressante de Charron (Sagesse, I, 38). Cette locution est encore en usage dans la Gironde au sens particulier où l’emploic La Boétie.

P. 53, I. 26: je n’hésiterais pasà restituer:« cela mesme l’esveilIe.» (R.D.)

P. 53, l. 27: De Caligula, dont on trouve I`expression rapportée par Suétone (Vie de Caligula, c. 33).

P. 53, I. 36: Suétone, Vie de Domitien, c. 17.

P. 53, l. 37: Elle se nommait Marcia (Hérodien, I. I, c. 54).

P. 53, l. 37: Voy. Hérodien, I. IV, c. 23 et 24.

P. 54, l. 7: Montaigne a dit: «L`histoire, c`est mon gibier en matière