Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Notes 365 Belles-Lettres, n° 6540 (Réserve). C‘est le même qui se trouve mentionné sous le n° I2782, dans le catalogue de la bibliothèque du duc de La Val- lière, dressé par Nyon l`aîné (t. IV, p. 82). ]‘en trouve un autre exemplaire, portant cette même date de 1571, réuni aux traductions et aux vers latins de La Boétie. C’cst le volume inscrit sous le n° 5 II de la collection Payen, à la Bibliothèque nationale. Cet exemplaire est particulièrement précieux, car, sur le titre, on lit la signature de Montaigne, ce qui_confirme abso- lument l’exactitude de la date. — La plupart des exemplaires, comme ceux de la_Mesnager£e, portent la date de 1572. Ceux-ci offrent une analogie complète avec ceux de 1571. P. 247: Paul de Foix, comte de Carmain, l`un des esprits les plus cultivés et les plus élevés de son temps, prit part aux négociations du traité de Troyes et représenta la France, en qualité d’ambassadeur, en Ecosse, en Angleterre, à Venise et à Rome. Nommé archevêque de Tou- louse, il mourut à Rome en 1584, à Page de cinquante-six ans. Voy. les regrets de Montaigne sur cette mort dans les Essais, l. III, ch. 9. P. 250 : Cette date ne doit pas être acceptée sans examen. L‘Avertisse- ment au Lecteur, mis en tête des opuscules de La Boétie (ci-dessus, p. 62), est daté de Paris IO août 1570; la lettre à Madame de Montaigne (ci- dessus, p. 186), de Paris 10 septembre 1570; et celle-ci à M. de Foix, de Montaigne 1" septembre 1570. Il suiiit de rapprocher ces trois dates pour remarquer qu’elles ne concordent pas. En les adoptant, Montaigne, qui était à Paris le IO août, serait venu à Montaigne le 1" septembre et serait retourné à Paris le IO septembre, ce qui est matériellement impossible avec les moyens de transport dont on disposait alors. L‘une de ces dates ` est inexacte: ou bien Montaigne, qui était chez lui pour la mort de sa fille, ·aurait dû dater de son habitation la lettre qu`il adressait à sa femme; ou bien Montaigne ne quitta pas Paris, pendant l’impression des opuseules de La Boétie, achevée le 24 novembre 1570, et alors c‘est de Paris et non ·de Montaigne que dut ètre adressée la lettre à M. de Foix. Cette dernière hypothèse me paraît la plus probable. P. 251, v. 1 1 : · Car de me: ver: Quelque honneur qui me vienne, Prov grande elle esf, puirgzfelle est toute mienne. Pour expliquer ces deux vers, M. Feugère sous-entend le mot gloire. Il n’en est pas besoin. Honneur était épicène et Montaigne l’a employé aux deux genres (Voizard; Langue de Montaigne, p. 76). La Boétic en use de même et, ici, il le fait féminin. _ P. 252, v. 22: En trassant, c‘est-à-dire en raturant, en corrigeant. Montaigne s’est servi du mot de tmsseure au sens de rature (Essais, I, gg). P. 252, v. 29: Celui qui le devise, celui qui en a fait le devis, dirions- nous maintenant, celui qui en a dressé le plan. On a déjà rencontré ce mot ci-dessus, p. 109, l. 60. De Brach ((Euvres poéliques, II, 90): Nome antique palais fut par lui devise'. P. 252, v. 30: Ouvrier, dissyllabe. Les syllabes finales ier, iez, furent ‘ monosyllabiques jusqu’à Corneille (Quicherat, Traité de versification fran- çaise, 2* édition, p. 291).