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Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/456

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dans les Poésies choisies de ].-A. de Baïf (p. 184, note 1). L‘année précédente, M. Edouard Tricotel les avait intégralement publiés, dans l‘Amateur d'autographes (février 1873, p. 17-2 0), sous cette mention un peu inexacte : Six sonnets inédits d‘Estienne de La Boétie. Depuis lors, M. Becq de Fouquières les a insérés dans les œuvres choisies des poètes français contemporains de Ronsard (Paris, 1880, in—12, p. 209-212), et M. Marty-Laveaux les a reproduits en note de son édition nouvelle de ].-A. de Baïf, dans la Pléiade françoise (œuvres en rime defan-Antoine de Baü secretaire de la chambre du Roy. Paris, 1882, in-8°, t. I, p.4 t 2). Nous les reproduirons également. Le lecteur verra aisément, de la sorte, que les pièces recueillies par J.-A. de Baïf ne sont que des rédactions assez difïérentes de quelques- uns des sonnets publiés par Montaigne. Voyez ce que nous avons déjà dit, à ce sujet, dans l‘Introduction, p. Lxm et Lxxv. M. R. Dezeimeris a depuis longtemps fait une étude spéciale des questions que soulèvent ces deux versions d’une même œuvre; il publiera prochainement un livre ou sera insérée cette discussion. - Le sonnet ci—dessous, qui correspond au sonnet VIIl° de Montaigne, est le quatrième des six sonnets publiés par Baïf (f° 196, v°; Marty-Laveaux, t. l, p. 414).

Ie veu qufonfçache, Amour, comme elle e_/toit armee
Lors qu’elle prit mon cœur au dedans de fon fort:
Afin qu’à. ma raifon nul n’en donne le tort,
Et de m’au0ir trahy qu’elle ne foit blafmee.

La douceur de ses yeux des plus rudes aimee
Menant mille beautez fit le premier effort :
Son entretien poussoit de graces on ranfort :
Son esprit fut le chef de ceste belle armee.

Qu’u]e ie fait tout feul ? Ie me hais laije prendre,
Et c’e_/t à fon efprit que ie voulu me rendre,
Qui me prit, qui me tient, qui a fon gre me meine.

Ce tout diuin efprit a fur moy tout pouuoir,
Mais puis qu’il faut foujfrir, ie htis heureux d’auoir
Si iuste occasion de souffrir tant de peine.

P. 273, son. IX, ·v. g’: Queje l’aie trouvé, que je l’aie inventé. La Boétie s‘est déjà servi du mot trouvé dans le sens de controuvé (ei-dessus, p.g, 1.23).

P. 274, son.X, v. 8: Les parjurs. C`est un exemple des nombreuses apocopes qui étaient tolérées alors en poésie.

V. 10: Trousse, carquois. De Brach (éd. Dezeimeris), t. l, p. 172.