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APPENDICE 419 · VII ' ÉE LA TRADUCTION mas ÉCONOMIQUES D'ARISTOTE Arrnrnuiêrs A LA BOÉTIE.

  • Nous n’av6ns pas à examiner ici les nombreux problèmes d’histoire

littéraire soulevés par les Économiques d'Arist0te. Ces questions, fort intéressantes sans doute, nous entraîneraient absolument hors de notre _ « sujet. Elles sont d'ailleurs résumées, et, pour la plupart; résolues, dans deux mémoiresimportants de MM. Egger et llauréau, publiés dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, tome XXX, premiére partie, pages 419 et 463. Sans s’arrêter sur le point de savoir si l’Économiqne a été bien réelle· ment composé par Aristote ou par son disciple Théophraste, point délicat · qui restera probablement longtemps dans l’ombre, il nous suliit de rappeler que des deux livres sur ce sujet, qui nous sont parvenus sous le nom d‘Aristote, le premier seul semble être du grand philosophe. Et encore, parmi les dix chapitres qui le composent, nous ne possédons l’original grec que des six premiers; les quatre autres sont cités d’0rdinaire d'ap1‘ès la traduction latine de Léonard Bruni d'Arrezz0, faite au commencement du xvc siècle (1). Ce sont ces six premiers chapitres qui furent traduits en 1554 et publiés ' sous ce titre: Les (Economiques d’Aristote, c’est-à-dire la manière de bien gounerner une famille, nomwllement tradnictes de grec en françois (2). Quoique l’auteur de cette traduction ne soit point nommé en tête de ce petit volume, on l’attribue assez généralement à Gabriel Bounin, avocat au Parlement de Paris, et les initiales G. B-, placées en tête de la dédicace au conseiller Brinon s’accordent parfaitement avec cette désignation que La Croix du Maine a faite pour la première fois, dès la fin du xvxe siècle (3). ` En 1554, ce jeune homme n’avait que dix·huit ans, si l'on en croit un portrait placé, en 1561, au verso du titre de sa tragédie La Soltane (4). Quarante-six ans après, l’éditeur Claude Morel mettait en vente le recueil des opuscules de La Boétief que son père Frédéric Morel avait publié en 1571, en le faisant seulement précéder d’une traduction des six chapitres de l‘Ec<momique d'Aristote, placée au nom de La Boétie. Cette collection des oeuvres de La Boétie n'était donc autre que celle éditée par les soins de Montaigne et qui sans doute n’avait pas eu grand débit. La composi- ' tion et la pagination du volume étaient les mêmes, comme on le verra plus loin. Seul le titre avait été change pour justifier cette nouvelle accession; la traduction 'd’Aristote portait une pagination et une table séparées. (1) Le Français J. T6ussain('liusan11s)s'est amusé A la remettre en grec et c’est ce tcxte qu’on réimprime quelquefois. · , (2) A Paris, de l‘imprimerie de Michel de Vnscosan, demeurant ruë S. Jacques, à l'enseigne de la Fontaine. M.D.LllI. Avec privilège du Roy. , g Bibliothèque de la Croix du Maine, 1584., in·f0lio, p. 109: E4; Ce Eortrait est reproduit en tête dautres ouvrages de Bonnin, mais alors sans indication dïlgc. — n outre des bibliothèques de la Croix du Mame et Du Verdier, on trouvera des ren- seignements sur Gahricl Bounin dans la Bibliolhigur françoixe de l'abbé Goujet, t. XIII, p. 24; .